L’homme du néant

Max Picard

Traduit de l’allemand par Jean Rousset

Introduction d’Alya Aglan
Postface de Gabriele Picard
Notice sur le texte de Jean-Luc Egger

CHF 24 / € 20

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Livre-jalon de la «reconstruction spirituelle», publié dès 1946 dans une traduction militante de Jean Rousset à l’enseigne des Cahiers du Rhône, presque immédiatement traduit dans le monde entier, L’homme du néant — paru en allemand sous le titre de Hitler in uns selbst — s’offre comme une tentative de sonder la catastrophe européenne à partir d’une anthropologie et d’une herméneutique des bouleversements humains introduits dans le premier XXe siècle.

Réflexion sur la «banalité du mal», pour reprendre les mots d’Hannah Arendt, son propos progresse le long d’une ligne de crête, entre sévère lucidité des diagnostics posés — le mal est en nous, indissociable de ce «monde de la discontinuité» qui conditionne toutes les barbaries, d’hier comme d’aujourd’hui — et sentes esquissées pour espérer collectivement une rédemption.

Dans le monde de la discontinuité et de la désagrégation, la véritable poésie semble une apparition surgie d’un monde disparu, elle prend figure de revenant; dans ce monde irréel et décomposé, c’est la réalité, c’est la poésie qui paraissent irréelles et fantomatiques. Et pourtant elle est là, isolée, désarmée; sa seule protection, c’est la lumière qu’il y a en elle; c’est dans cette lumière qu’elle se met à chanter pour elle seule et qu’elle écoute ses propres chants.

L’homme du néant, de Max Picard dans La Croix

«L’ouvrage explore les nombreuses facettes du "nazi", qui n’est jamais hypostasié mais toujours ramené à la figure de l’homme ordinaire. Pour Picard, il ne s’agit pas d’extérioriser le mal, mais bien de démasquer Hitler in uns selbst (Hitler en nous-mêmes), titre provocateur de l’ouvrage en allemand. À le lire, on frémira de constater que nombre des ferments du nazisme identifiés par Picard demeurent actifs aujourd’hui. On pourra discuter certaines de ses thèses, elles n’en demeurent pas moins stimulantes. Tout cela rend la lecture de cet ouvrage salutaire. S’il est décapant, il n’est pas désespérant, car le philosophe identifie aussi "les forces de bien" toujours secourables.» – Élodie Maurot

Max Picard face à la désagrégation du monde dans Le Temps

«L’écrivain suisse de langue allemande, décédé au Tessin en 1965, a déployé une pensée parmi les plus originales du XXe siècle. L’Homme du néant explore les sources du surgissement du nazisme et du fascisme en Europe (...) L’auteur est un des premiers à voir que le monde industriel moderne, avec son diktat de la vitesse à tout prix, s’oppose au besoin spirituel de l’homme. "Le monde de la radio n’est pas seulement discontinu, il engendre la discontinuité." Et l’homme coupé du lien avec lui-même devient une proie aisée pour la démence collective qui nie le passé, l’Histoire, tout ce qui fait la continuité porteuse de sens: "Hitler, écrit Picard, n’eut pas besoin de conquérir le pouvoir; par la structure même de la discontinuité, tout se trouvait à l’avance conquis (...) Le livre de Picard n’est pas un énième catalogue des monstruosités du nazisme; c’est une tentative osée d’identifier les causes profondes d’une telle chute dans l’histoire de l’Europe. Maurice Samuel, dans son livre La Grande Haine, indiquait un possible remède à une rechute dans le Mal absolu: "Il faut que la démocratie, écrivait-il, cesse d’être le pis-aller de l’économie." (...) Picard souligne combien le monde réel doit sa cohérence au langage qui doit exprimer la vérité, en opposition avec les vociférations du monde irréel des mots d’ordre, fussent-ils publicitaires. Il voit les dangers du monde de la bourse où l’on peut tout gagner ou tout perdre en un instant sans qu’il y ait la dimension du tragique: "Ni grâce, ni bonheur, l’instant ne donne que gain ou perte; que chance ou malchance." Cette phrase d’une lucidité lapidaire vaut pour toutes les époques: "La dictature n’est que l’extension au domaine politique de l’incohérence individuelle."» – Samuel Brussell

Max Picard, le médecin-philosophe dans Le lorgnon mélancolique

«Benedetto Croce dans sa recension du livre, laissait entendre qu’il faudrait tôt ou tard se mesurer avec les thèses de Picard. Comme y insiste Jean-Luc Egger dans la postface, son constat est d’une terrible lucidité, que ce soit par rapport à la description des éléments qui caractérisent toute dictature, mais aussi en ce qui concerne le diagnostic de certains aspects inquiétants de nos sociétés post-industrielles.» – Patrick Corneau

L’homme du néant dans Payot Aimer Lire

«Paru une première fois en 1945, cet essai réédité de Max Picard souligne la pensée nazie en se questionnant sur les raisons de son "succès". L’auteur offre une réflexion sur ce qui a poussé l’homme moderne à adhérer à un tel mouvement.» – Cristina Buemi, Payot Sion

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Titre L’homme du néant
Auteur Max Picard
Traducteur Traduit de l’allemand par Jean Rousset
Date de parution 19/04/2024
Format 14 x 21 cm
Nombre de pages 304
ISBN 9782889600670
Max Picard

Médecin de formation, philosophe et écrivain juif allemand vivant en retirance dans le Tessin à partir des années vingt, Max Picard (1888-1965) fut l’ami d’Emmanuel Levinas — qui lui emprunta sa notion de «visage humain» — et l’auteur prolifique d’ouvrages inspirés, à mi-chemin de la réflexion philosophique et de la contemplation poétique.

Les éditions La Baconnière ont entrepris la réédition critique de cette œuvre vouée à l’essentiel (Le monde du silence, 2019 ; Des cités détruites au monde inaltérable, 2022).

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