Attention chef-d'œuvre!
dans coup de ♥ à la Librairie Myriagone
« un bloc de vivacité, un pavé léger envoyé avec force et précision dans l’œil de la mécanique patriarcale, celle qui fait de deux enfants deux futures femmes dont la voie à suivre est unique, sans possibilité jamais de déborder. Une œuvre qui sait être drôle et touchante, cynique et acide, portée par un style et une structure d’ensemble absolument géniales!» – Andreas Lemaire
Attention chef-d'œuvre!
En 1990, l’autrice suisse-italienne Alice Ceresa publiait aux mythiques éditions Einaudi son troisième roman, Bambine et clôturait ainsi sa trilogie dédiée à la vie féminine.
Adoubée par Manganelli, Vittorini, Calvino et autres noms illustres de la littérature italienne du XXe siècle, CERESA bouleverse la forme littéraire pour y développer un fond dont les contours sont redéfinis et révélés sous un jour éminemment neuf.
Avec Bambine elle esquisse, par une écriture distante et extrêmement structurée, au ton faussement judiciaire, une cellule familiale patriarcale «classique», s’attachant à l’évolution des deux petites filles en son sein. Deux sœurs dont on perçoit peu à peu, avec l’âge qui avance, les dynamiques personnelles, marquées par ce qu’impose autour d’elles la société en place. De façon presque inconséquente, tant les mots restent à bonne portée de tout emballement, par la force de l’observation froide et d’un regard qui ne cille jamais, l’autrice produit entre ses lignes de petites incisions au creux desquelles viennent s’insérer un malaise tenace et une critique au vitriol de la société patriarcale.
Au final, ces cent pages sont un bloc de vivacité, un pavé léger envoyé avec force et précision dans l’œil de la mécanique patriarcale, celle qui fait de deux enfants deux futures femmes dont la voie à suivre est unique, sans possibilité jamais de déborder. Une œuvre qui sait être drôle et touchante, cynique et acide, portée par un style et une structure d’ensemble absolument géniales!
31.01.2023
Alice Ceresa
Alice Ceresa (Bâle, 1923-Rome, 2001) est une écrivaine suisse d’origine tessinoise. Dès 1950 elle vit à Rome où elle travaille comme journaliste, consultante éditoriale et traductrice. Elle publie en 1967 La Figlia prodiga qui remporte le prix Viareggio puis La morte del padre (1979) et Bambine (1990). Ses écrits explorent principalement «la vie au féminin» et les dynamiques familiales.
