Les Myrtilles du Moléson
Giovanni Orelli
Traduit de l'italien (Suisse) par Renato Weber.
«Le Moléson est dans le titre d’une de mes nouvelles, une espèce de souvenir. C’est une montagne du canton de Fribourg. Mes parents avaient décidé que je n’aurais pas à être paysan, qu’il fallait que je continue à étudier et que j’apprenne un peu de français. Pour cette raison, ils m’ont envoyé dans un collège de prêtres au pied du Moléson.» – Giovanni Orelli
CHF 25 / € 20
Dans ces nouvelles qui passent du récit au conte ou à la fable, on retrouve les thèmes chers à l’auteur: l’école, le monde paysan, les animaux (domestiques et sauvages), l’inquiétude des mères dont les fils ont émigré, les amours de jeunesse (rêvées plus que consommées), la vieillesse, la vie et la mort. Si Giovanni Orelli les a publiées à 86 ans, sa verve insoumise n’en est pas moins accentuée. Une imagination débordante, soutenue par une ironie pleine de vie et jamais résignée, ne fait de concessions à rien ni à personne.
Corollaire presque rabelaisien de cette veine, un enchevêtrement des langues et des langages – italien standard, dialecte tessinois, citations latines, citations grecques, etc. – qui est à son apogée dans la septième nouvelle, où l’instituteur d’un village isolé des Alpes s’adonne à des expérimentations poétiques dignes de l’Oulipo.
Ces jeux côtoient une culture catholique omniprésente au même titre que les références à la culture classique polythéiste. Un mélange irrésistible, porté par un regard critique et érudit qui ne fait jamais défaut.
Publié avec le soutien de Pro Helvetia, Fondation suisse pour la culture.
★ Renato Weber a reçu le prix de traduction Terra Nova 2021 pour la traduction de l'italien des Myrtilles du Moléson.
- Article de Linda Lê pour En attendant Nadeau, le 26 mai 2020: «En mêlant l’italien, le dialecte, le latin, Giovanni Orelli obtient une langue inventive, dont Renato Weber a su rendre toutes les nuances. La lucidité de l’observateur du monde moderne, l’humour du poète qui joue d’une prose tantôt grinçante tantôt persifleuse, l’érudit qui jongle, sans s’appesantir, avec un hommage au grammairien et auteur des Nuits attiques Aulu-Gelle, qui cite Virgile, Linné se penchant sur les éphémères: tout Giovanni Orelli se niche dans cette autre poésie. Découvrir cet écrivain qui se rappelle être venu d’une famille nombreuse, "une famille de paysans avec peu d’argent à la maison, et zéro livre", c’est découvrir un frondeur en littérature, maître dans l’art de dérouter et de subvertir ce qui s’offre à lui.»
- Magnifique article de Samuel Brussell dans Le Temps, le 4 avril 2020: «Ce qui impressionne au premier abord chez Giovanni Orelli, c'est la vigueur de la langue, qui embrasse la nature et les êtres avec un sens extrême du concret. Une qualité d'expression que l'on retrouve chez ceux qui, en plus de la langue nationale, maîtrisent un dialecte. (...) Il y a dans son écriture les accents d'une grande harmonie qui se joue des époques et des générations: son époque, qu'il met en scène, semble appartenir à tous les temps; le prosaïque et le sacré se fréquentent volontiers, empreints d'humour et de malice.»
- L'article de La viduité.
- Une pleine page signée Franck Manonni dans Le Matricule des Anges, le 22 mars 2020.
- L’Or des Livres par Emmanuelle Caminade, 18 février 2020.
Titre | Les Myrtilles du Moléson |
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Auteur | Giovanni Orelli |
Traducteur | Traduit de l'italien (Suisse) par Renato Weber. |
Date de parution | 21/02/2020 |
Format | 14 x 21 cm |
Nombre de pages | 132 |
ISBN | 978-2-889600-17-5 |
Giovanni Orelli est né à Bedretto le 30 octobre 1928 et décédé le 3 décembre 2016 à Lugano. Grande voix suisse de langue italienne, il est connu par-delà les frontières pour ses romans, ses récits, ses traductions, ses positions politiques ainsi que pour sa poésie courageuse et exigeante. Également critique littéraire infatigable (parfois sévère), il a enseigné l’italien au lycée de Lugano. Il a aussi été auteur et traducteur de poésie en dialecte du Val Bedretto (notamment de Catulle, d’Horace, de François Villon et d’Emily Dickinson). En 2012, il a obtenu le Grand Prix Schiller pour l’ensemble de son œuvre. Sept de ses ouvrages ont été publiés en français, dont Le Rêve de Walacek chez Gallimard en 1998 et Concertino pour grenouilles à La Dogana en 2005.