O Conde
Claudio Magris
Traduit de l'italien par Marie-Noëlle et Jean Pastureau
Un anonyme batelier du Douro parle de sa vie, de son lien trouble avec l'impénétrable O Conde, le pêcheur de mort. Des épisodes qui charrient sa pensée vers une acceptation impassible de son destin.
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«Je savais bien qu’un jour ou l’autre quelqu’un viendrait aussi chez moi. C’est pas que j’y tienne, mais il y a une justice en ce monde et à la longue les comptes s’équilibrent plus ou moins, comme à la fin de la saison de pêche quand on touche ses sous et que chacun a en poche à peu près la même somme à dépenser à l’auberge, enfin je veux dire les gens ordinaires.»
Un anonyme batelier du Douro parle de sa vie, de son lien trouble avec l'impénétrable O Conde, le pêcheur de mort. Des épisodes qui charrient sa pensée vers une acceptation impassible de son destin.
Article d'Anne Pitteloud paru dans Le Courrier le 23 juin 2013:
«Les éditions genevoises La Baconnière, relancées l’an dernier par la jeune trentenaire Laurence Gudin, sortent un petit bijou dans leur nouvelle collection «Quatre-vingts mondes», dirigée par le journaliste et écrivain David Collin. Écrit en 1993, O Conde est un texte bref du grand intellectuel et germaniste italien Claudio Magris. Né à Trieste en 1939, essayiste, romancier, chroniqueur et auteur dramatique, il est l’héritier de la tradition culturelle de la Mitteleuropa, qu’il a contribué à définir.
O Conde, ou "le Comte", est une figure héroïque dans cette région du Portugal où le Douro se jette dans la mer: avec sa barque, il sonde inlassablement les fonds du fleuve et du delta pour en repêcher les noyés et les rendre à leur famille. Mais s’il aime les morts, il est cruel avec les vivants. Son assistant en fera les frais. C’est ce personnage secondaire qui est le narrateur du récit – car qui peut prétendre être l’acteur principal de sa vie? "Je ne me serais même pas aperçu que le temps passait, ni de la vie que je menais ou que je menais pas, si y avait pas eu Maria", dit-il, ce jour de pluie incessante, en racontant son histoire à un interlocuteur – journaliste, écrivain? – venu l’interroger sur son patron.
Amoureux de Maria, il sera victime d’une farce qui brisera quelques vies. Le drame se joue dans le silence, les non-dits, un éloignement recouvert par la routine d’une vie rude. Au fil de ces 50 pages se déploie une voix brisée, brute, qui touche aux tripes et fait résonner les accents de la douleur dans une oralité qui sonne juste. Un chant à la fois sombre et solaire, où sont mises à nu la cruauté et la sensualité de cet univers de pêcheurs.»
Titre | O Conde |
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Auteur | Claudio Magris |
Traducteur | Traduit de l'italien par Marie-Noëlle et Jean Pastureau |
Date de parution | 12/06/2013 |
Collection | 80 mondes |
Format | 18 x 11 cm |
Nombre de pages | 50 |
ISBN | 978-2-940431-10-6 |
Claudio Magris, né à Trieste en 1939, est un écrivain, germaniste, universitaire et journaliste italien.