Comme au cinéma

Grisha Bruskin

Traduit du russe par Christine Zeytounian-Beloüs

Promenade - racontée par l'artiste Grisha Bruskin - à travers une Russie aristocratique et soviétique, accompagnée de plus de 200 photographies d'époque restaurées.

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Dans Comme au cinéma, Grisha Bruskin raconte, avec tendresse et poésie, l’histoire de sa famille, dans laquelle, inévitablement, se mêlent son histoire personnelle et amoureuse et celle du peuple russe. Les nombreuses photos d’archives, souvent drôles et émouvantes, qui illustrent cette saga familiale, donnent au livre un aspect cinématographique qui en font un objet à la fois littéraire et artistique – une histoire et une vie sentimentale et savoureuse racontée en mots et en images.

Article d'Isabelle Rüf dans le journal Le Temps, 23 décembre 2016:

Grisha Bruskin est connu pour une œuvre plastique qui joue avec les symboles de la tradition juive – l’immense tapisserie «Alefbet» – ou les vestiges du monde communiste, traités en installations ou en sculptures. L’artiste est né en URSS en 1945. Depuis 1988, il vit également à New York. C’est une autre facette de son talent que révèle «Comme au cinéma». Dans un texte liminaire, sur le mode éprouvé du «Je me souviens» de Georges Perec, Bruskin évoque des images qui pourraient flotter dans la mémoire de qui a été un gamin moscovite des années 1950, quand l’enfance nimbe la grisaille soviétique d’une aura heureuse, une suite de plans «comme au cinéma».

L’ouvrage lui-même est un impressionnant album de famille: petites images rescapées de la grande Histoire, clichés sépia, un par page, depuis la fin de l’avant-dernier siècle. En regard, à la page suivante ou en décalage, Bruskin commente les photos en comptines, chansons douces et elliptiques qui composent le roman d’une famille juive au long du siècle dernier.

Plutôt gai

Des aïeules imposantes, telle l’arrière-arrière-grand-mère Golda qui a offert une usine à chacun de ses fils, des vieillards barbus, des écoliers, des fiancées, des femmes fatales, des nounous, des serviteurs. Et d’impressionnantes réunions de famille, des tables garnies: «Mais vous sortez tous de chez Tchekhov», s’exclame l’auteur. Ils en sortent, mais c’est pour entrer dans l’ère soviétique: les propriétaires terriens, les entrepreneurs deviennent fonctionnaires, ingénieurs, militaires. Les vastes appartements se collectivisent. Voici les grands-parents de l’artiste: beaux, jeunes, déjà modernes. Les robes raccourcissent. Les silhouettes s’affinent.

C’est plutôt gai même si des drames intimes se dessinent – le suicide d’un couple, la mort d’un enfant, la séparation des parents – mais le rythme des poèmes en prose de Bruskin confère à l’ensemble une aura légère, brumeuse que même les guerres et les persécutions ne parviennent pas à assombrir vraiment. Le petit Grishka débarque, page 106, on est donc en 1945, enfin un garçon dans cette famille spécialisée dans les filles! Un marin peint le portrait de Staline, on monte dans un avion de l’Aeroflot, le gamin devient un bel adolescent aux yeux sombres et un très séduisant jeune barbu. Il émane de cet adieu à la jeunesse un charme mélancolique et enfantin.

Titre Comme au cinéma
Auteur Grisha Bruskin
Traducteur Traduit du russe par Christine Zeytounian-Beloüs
Date de parution 21/11/2016
Format 16 x 23 cm
Nombre de pages 464
ISBN 978-2-940431-51-9
Grisha Bruskin

Grisha Bruskin est un artiste new-yorkais d’origine russe, internationalement connu, dont les œuvres tissent un lien esthétique original entre le monde soviétique et le monde judaïque et occidental.

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